La paille comestible Straw'Bon à base de cuir de fruit.
Straw'Bon
Encore fallait-il y penser… Face à la levée de boucliers contre les articles jetables en plastique, particulièrement impliqués dans la pollution aquatique mais pas seulement, trois étudiantes de Clermont-Ferrand proposent une paille à boire et à manger. Une solution en cours de validation… et un projet qui devrait intéresser l’industrie alimentaire.
En 2021, les plastiques à usage unique seront interdits. La course aux substituts est donc lancée, avec des solutions plus ou moins évidentes. Trois étudiantes de VetAgro Sup, une école d’ingénieurs agronome qui dispose de deux établissements en Auvergne Rhône-Alpes (Lempdes/Puy-de-Dôme et Marcy-l’Etoile/Rhône), sont en train de mettre au point la paille à boire et à manger. Sarah Bagot, Elsa Perbet et Anaïs Prébet ont consacré leurs deux dernières années de formation d’ingénieur, dans le cadre d’un module entrepreneurial, à l’invention de ce nouveau produit 100 % comestible, sans sucre ajouté et sans gluten.
L’innovation repose sur l’utilisation d’un cuir de fruit obtenu par déshydratation d’une purée de fruits (pommes, mangues, fruits rouges…). La matière est façonnée en spirale afin d’obtenir un cylindre. Celui-ci sera alors trempé dans de la cire d’abeille alimentaire permettant l’imperméabilisation de la paille et, donc, sa tenue dans les boissons froides. Après avoir servi à boire, la paille peut donc se manger.
Protections juridiques
Pour concevoir leur paille Straw’Bon®, les trois jeunes femmes ont fait appel au chef Julien Ferretti, du centre de recherche de l’Institut Paul Bocuse. Leur réflexion porte aussi sur l’utilisation d’invendus de fruits et légumes. Elles soulignent l’intérêt de leur projet par rapport à des produits concurrents comme les pailles en pâte alimentaire (qui se mangent moins facilement) ou celles en sucre (qui ajoutent un apport glycémique à la boisson).
La paille Straw’Bon® a fait l’objet d'un dépôt d’une enveloppe Soleau (attestation d’antériorité) et d’un dépôt de marque auprès de l’INPI. Il est temps désormais, pour les trois étudiantes, de créer une société… qui pourrait être hébergée dans le Village by CA de Clermont, l’incubateur du Crédit Agricole. Puis de trouver des partenaires industriels et financiers.