Trois CardioParc existent déjà à Villeurbanne, Bourgoin-Jallieu et Moirans.
La société lyonnaise IzyCardio, qui a ouvert en 2019 un centre de cardiologie d’un nouveau genre permettant d’accélérer les consultations, vient de lever des fonds et envisage d’accélérer très fortement.
Aux côtés du docteur Fadi Jamal, Bechara Wakim, l’ancien président d'Everteam et Jacques Mottard, fondateur de Sword, ont apporté des fonds pour créer le premier centre IzyCardio en 2019. Au départ, l'objectif était de digitaliser l’activité des cardiologues de ville. « Nous avons développé à partir de 2017, avec l’aide de Sword, un outil informatique de consultation transparent, dans lequel les patients peuvent saisir des données et qui est connecté aux appareils des cabinets », se souvient Fadi Jamal, cardiologue et titulaire d’un MBA d’Emlyon.
Digitalisation et délégation de tâche
L’homme a d’abord été chercheur, puis praticien dans le groupement des cardiologues de la clinique du Tonkin, avant de lancer son affaire qui compte maintenant 35 collaborateurs dont 9 cardiologues. Car rapidement, le projet initial a été transformé.
Les associés ont créé dès 2019 un centre de cardiologie – CardioParc – puis deux, puis trois. L’objectif : réinventer la consultation pour réduire les délais de rendez-vous parfois très longs. Comment ? En procédant par « délégation de tâche » comme cela a pu être fait dans l’ophtalmologie. Concrètement, « on regarde ce que l’infirmière peut faire à la place du médecin et ce que l’assistante peut faire à la place de l’infirmière », explique Fadi Jamal. Associée à la digitalisation des processus, cette organisation génère un effet spectaculaire. Il permet au cardiologue de rencontrer 30 à 35 patients par jour au lieu de 15 à 20.
15 jours de délais au lieu de deux mois
Selon le médecin-entrepreneur, il faut 15 jours pour obtenir un rendez-vous au CardioParc de Villeurbanne contre deux mois dans les cabinets classiques du secteur, et un mois dans le centre de Moirans (Isère) contre six à douze mois habituellement. « C’est une troisième voie, entre le médecin de ville et l’hôpital » plaide Fadi Jamal qui s’est inspiré d’organisations déjà éprouvées en Angleterre, au Canada et aux États-Unis. Il met aussi en avant le résultat d’un sondage de satisfaction réalisé auprès de 7 500 patients qui ont attribué à leur centre la nôtre 4,8 sur 5.
À ce jour, trois CardioParc ont été mis en service pour un chiffre d’affaires de 700 000 euros. « C’est vrai, le dispositif génère plus de chiffre d’affaires qu'un cabinet classique, admet Fadi Jamal, mais la masse salariale est importante et au final, on ne dégage pas plus de bénéfices ».
40 à 50 CardioParc d’ici 2024
L’idée est cependant de monter en puissance. Une nouvelle levée de fonds vient d’avoir lieu : 1 million d’euros a été apporté par 31 professionnels et 1 million d’euros par Jacques Mottard via sa holding Orny. Fadi Jamal entend ainsi crédibiliser sa société avant de procéder à une levée de fonds plus importante, avec un objectif très ambitieux : ouvrir 40 à 50 CardioParc d’ici 2024 !
« Un centre nécessite 250 000 à 300 000 euros de travaux et 150 000 euros d’équipement puis le chiffre d’affaires de croisière est atteint en un mois » confie le président d’IzyCardio qui vient de recruter un directeur pour piloter le déploiement.