Julien Alberici, dg de Mathym.
Créée en 2013 par Julien Alberici et Frédéric Chaput, Mathym, start-up spécialisée dans les nanomatériaux, a finalisé sa deuxième levée de fonds d’un montant de 2.2 millions d’euros. De quoi lui permettre de lancer sa première ligne de production et poursuivre ses programmes de R&D.
Ces fonds sont apportés par Octalfa, la structure présidée par Gilles Alberici (père de Julien) qui accompagne, finance et dirige de jeunes sociétés innovantes, et Rhône-Alpes Création. Ces deux investisseurs « historiques » ont été rejoints par Innovation Fund, un fonds d’investissement belge créé en 2015 par François Cornélis (dernier CEO de Petrofina avant la fusion avec Total) dédié aux projets innovants de la chimie et des sciences de la vie, Alain Tornier ancien dirigeant du groupe Tornier, et Patrick Lermusiaux, directeur des opérations monde de Solvay qui investit dans Mathym à titre personnel.
Ocatlfa, premier investisseur, à la présidence
Conformément à son nouveau modèle, Octalfa (lire notre interview de Gilles Alberici) devient le plus gros investisseur de Mathym et prend la présidence du conseil d’administration de la jeune société. « C’est une belle opération puisque nous visions au départ 1.8 million d’euros », se félicite Julien Alberici, directeur général. Mathym va profiter de « cette ressource précieuse pour lancer sa première ligne de production à Champagne-au-Mont-d’or d’ici décembre 2016 et poursuivre ses programmes R&D ».
Montée en puissance annoncée
Fin 2016, Mathym quittera ses locaux au sein de l’ENS Lyon pour s’installer sur un site de 600 m² intégrant siège, laboratoires et ligne pilote de production. Courant 2017, elle devra fournir les premiers lots de solutions radio-opacifiantes élaborées par ses équipes à son premier client, à savoir un industriel du secteur dentaire qui développe des matériaux composites intégrant ces composants.
A terme, l’installation pourra produire entre 1,5 et 2 tonnes de nanoparticules par an : « Nous avons déjà signé un second partenariat avec ce même industriel portant sur de plus gros volumes mais aussi avec d’autres industriels pour le même type d’applications », se réjouit encore Julien Alberici.
Mathym a trouvé son marché sur les applications dentaires, mais d’autres pistes sont envisagées
Mathym développe et fabrique des solutions colloïdales radio-opacifiantes qui se présentent sous la forme de nanoparticules de fluorures de terres rares en suspension dans un solvant. Contrairement aux solutions existantes sur le marché sous forme de poudre très volatile et particules dangereuses en cas d’inhalation, les solutions de Mathym, liquides, se manipulent simplement et en toute sécurité. « A ce jour, Mathym a vraiment trouvé son marché sur les applications dentaires, mais d’autres pistes de développement sont envisagées comme le marché de l’orthopédie », explique Julien Alberici.
Mathym emploie dix personnes dont quatre docteurs en chimie et va recruter un manager de production d’ici début 2017. La société vise plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires en 2018.