Bibendum vise la neutralité carbone en 2050.
Geneviève Colonna d'Istria
Rester rentable tout en étant plus durable, c’est l’exercice d’équilibriste que propose Michelin pour la décennie à venir. La direction au grand complet a présenté aux observateurs financiers, ce jeudi 8 avril, la stratégie et les ambitions du groupe pour 2030.
À travers le Michelin In Motion, autrement dit « la stratégie tout durable », Bibendum prévoit pour les dix ans à venir de réduire fortement ses émissions de CO2 (- 50 % par rapport à 2010), « pour viser en 2050 la neutralité carbone ». Pour cela Michelin devrait augmenter fortement le taux de matériaux durables présents dans l’ensemble de ses produits : 40 % à horizon 2030, en ligne avec son ambition de 100 % de matériaux durables en 2050. Ce qui n’empêche pas l’équipementier de viser « une croissance soutenue » avec une progression annuelle de ses ventes de 5 % en moyenne entre 2023 et 2030, « une fois sorti de la crise actuelle liée aux conséquences de la Covid-19 ».
20 % à 30 % d’activités hors pneumatique
Florent Menegaux, président de Michelin, prévient : « D’ici 2030, le profil du Groupe aura fortement évolué avec la montée en puissance de nouvelles activités à haute valeur ajoutée autour et au-delà du pneumatique ». Le géant du pneu prévoit ainsi de réaliser « entre 20 % et 30 % de ses ventes dans des activités autres que le pneumatique ». Services et solutions, composites flexibles, médical, impression 3D métal et mobilité hydrogène seront les nouveaux eldorados de la firme clermontoise.
Michelin s’est par ailleurs montré rassurant sur ses résultats à horizon 2023, dans un monde post-covid. Le Groupe devrait réaliser 80 millions d'euros d’économies nettes d’inflation par an entre 2020 et 2023. Michelin a aussi annoncé des économies de frais généraux et administratifs sur les activités pneus de 125 millions d'euros d’ici 2025. « Nous prévoyons de réaliser des ventes autour de 24,5 milliards d'euros, d’afficher un résultat opérationnel des secteurs supérieur à 3,3 milliards d'euros, un cash-flow libre structurel de 3,3 milliards € en cumul sur 2022 et 2023 ».