La benne à ordures Duo permet de réaliser deux collectes différenciées la fois.
A.R.
Avec cette somme, le fabricant de bennes à ordures ménagères (BOM) fait un grand pas en termes de modernisation de son outil industriel et double sa capacité de production !
Selon Etienne Blaise, président de Faun Environnement (filiale française de la société allemande Faun), la moitié des BOM de France est fabriquée par son entreprise (400 personnes), soit dans son unité principale de Guilherand-Granges, en Ardèche, pour les bennes classiques en acier, soit dans son unité secondaire de Lambesc (Bouches-du-Rhône) pour les mini-bennes en aluminium. Il faut dire que sa gamme est des plus complètes avec des bennes de 7 à 29 m3, qui s’adaptent aux châssis choisis par les clients.
Le seul fabricant intégré
Ces châssis sont en majorité de marque Renault (Saint-Priest) avec moteur diesel. Quelques châssis gaz trouvent aussi preneur (notamment Grenoble et Dijon) , ainsi que des châssis hybrides (récupération de l’énergie de freinage pour alimenter la benne et le basculeur) ou même électriques (deux fois plus chers). L’ensemble de ces alternatives représente 10 à 15 % des ventes annuelles qui oscillent entre 600 et 800 unités par an (dont 15 % à l’export). Faun Environnement est le seul fabricant français à produire les trois éléments d’une BOM, à savoir la cuve, la porte et le basculeur de manière intégrée dans son usine. Elle reçoit des plaques d’acier qu’elle découpe, qu’elle chaudronne, qu’elle grenaille et qu’elle peint avant de les assembler pour produire des éléments qui seront associés sur les châssis.
Son chiffre d’affaires a doublé en dix ans et atteint 100 millions d'euros, alors que le marché aurait tendance à stagner. La société a gagné des parts de marché et augmenté ses prix de vente. Mais elle a aussi et surtout réalisé une croissance externe - PB Environnement pour les mini-bennes - et développé les marchés de la location et de l’occasion.
Modernisation à tous les niveaux
Depuis un an, c’est l’effervescence à Guilherand-Granges. La production est remaniée, les locaux agrandis dans l’objectif de doubler la capacité de production. Deux robots soudeurs ont été achetés, ainsi qu’une presse-plieuse et un laser. Un nouveau bâtiment accueille le centre de maintenance qui était jadis dans le bâtiment principal. Une importante surface a été ainsi libérée. Mais cela ne suffit pas. Le bâtiment est agrandi pour améliorer la gestion des flux, ménager plus d’espace de production et surtout créer un magasin automatique. Ce magasin accueillera 14.000 références dans des racks empilés jusqu’à 12 mètres de hauteurs et gérés par dix-sept robots. Il alimentera le site, celui de Lambesc et les six sites de maintenance. Bientôt, ce sera au tour de la cabine de peinture de subir un sort. Le chantier s’achèvera en mai 2022. Il aura mobilisé un investissement total de 12 millions d'euros !
Innovations dans le matériel et le service
En attendant, le bureau d’études continue d’innover. Une nouvelle porte, moins lourde de 200 kg, sera bientôt généralisée tandis que l’électronique gagne du terrain pour la sécurité des rippeurs (détecteurs autour du basculeur), les systèmes de pesage ou encore la maintenance. Le dispositif Iconnect, sorti récemment, rend la BOM communicante. En cas de panne, l’opérateur appelle le SAV qui peut évaluer à distance le problème et accélérer grandement le processus de réparation. Iconnect permet également d’assurer un service de maintenance prédictive. Le bureau d’études va prochainement valider un nouveau service de géolocalisation pour gérer les tournées. Le client pourra alors connaître les tonnages collectés en chaque point et ainsi optimiser ses tournées.
Cet article a été publié dans le numéro 2469 de Bref Eco.