Parmi les zones humides prioritaires : l’île de la Table Ronde, au sud de Lyon, entre le Rhône naturel et le canal de navigation.
Simiril / Régis Dondain & Ianis Cima
Après un été marqué par la canicule et dans la perspective d’une augmentation progressive des températures moyennes, la Métropole de Lyon vient de signer, avec l’Agence de l’Eau et vingt acteurs majeurs de l’agglomération, un contrat pour redonner à l’eau la place qu’elle a perdue en quelques décennies de bétonnisation de la ville.
La Métropole de Lyon, qui récupérera en direct au 1er janvier 2023 la gestion de l’eau potable sur son territoire après le non-renouvellement de la délégation de Veolia, a signé un contrat avec vingt maîtres d’ouvrage (13 communes, 4 bailleurs sociaux, l’Université, la Serl ainsi que le Syndicat Mixte du Rhône des Iles et Lônes) et l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. Les partenaires s’engagent à mettre en œuvre une politique de l’eau coordonnée à l’échelle du territoire de la Métropole. Sur trois ans, les sommes engagées s’élèveront à 100 millions d’euros dont près de 29 millions financés par l’Agence de l’Eau RMC.
Rendre la ville perméable
Quatre thématiques sont au cœur du contrat, avec un certain nombre d’actions concrètes d’ores et déjà définies.
Dans l’ordre d’importance budgétaire, c’est la désimperméabilisation des sols urbains qui constitue la priorité, avec 54 millions d’euros consacrés à des travaux destinés à faciliter l’infiltration des eaux sur 400 hectares d’ici la fin du mandat : verdissement des cours d’écoles et voiries, création d’îlots de fraîcheur, maintien de l’humidité des sols… Ainsi, 32 kilomètres de voies cyclables seront dotés de bandes végétalisées afin d’absorber les eaux pluviales ou aménagées avec un revêtement poreux.
Deuxième axe majeur : la préservation de la qualité et de la quantité de la ressource en eau. Sont ici définies une trentaine d’actions représentant 40,5 millions d’euros : remise en état et réhabilitation des réseaux d’eau défectueux, accompagnement des agriculteurs à la conversion à l’agriculture biologique et, last but not least, modernisation des stations d’eaux usées de Pierre-Bénite et Meyzieu (pour 18,7 millions d’euros).
Restauration des zones humides
La restauration des milieux aquatiques et des zones humides représente quant à elle un budget de 5,8 millions d’euros. Quatorze actions seront engagées sur des cours d’eau et autres zones identifiées (valorisation de l’île de la Table Ronde, de sentiers aux Échets, restauration du lit du ruisseau de la Mouche à Irigny, des étangs du Domaine de Lacroix-Laval…).
Enfin, des campagnes de sensibilisation et d’éducation aux enjeux de l’eau (pour 1,4 million d’euros) seront engagées auprès des milieux scolaires, associations et communes, en particulier sur la lutte contre les perturbateurs endocriniens et autres substances toxiques.