Le projet Alis : l'ambition de construire des logements "industrialisés" mais de qualité
Atelier des Vergers
Produire des logements standardisés mais visuellement différents pour un coût minimisé de 15 % et dans un délai record, telle est la prouesse des deux opérateurs.
Les bailleurs sociaux Alliade Habitat, Logirem, ICF et SNI ont lancé, en 2015, un appel d’offres très particulier auprès des promoteurs (le projet ALIS). Il s’agissait, pour eux, de proposer, moyennant un engagement sur 600 logements, un dispositif permettant de répondre en partie aux problématiques récurrentes du logement : « Produire davantage, à des prix abordables, avec une rapidité d’exécution et à des niveaux de qualité exemplaire ». C’est Bouygues Bâtiment Sud-Est, associé à l’atelier Thierry Roche et le bureau d’études Oasiis, qui a remporté le marché. Et c’est Alliade Habitat qui lance les premiers projets à Francheville et Irigny.
Une bibliothèque de plans pour accélérer la conception
Bouygues a passé plusieurs mois à concevoir des logements standardisés et modélisés informatiquement afin de pouvoir lancer des opérations rapidement et à moindre coût. « Lorsque nous décidons d’une opération, nous avons un configurateur qui nous permet de connaître immédiatement le coût en fonction du nombre de logements et des options choisies », explique René Cabon, directeur adjoint du développement immobilier chez Alliade Habitat. En fait, les équipes du promoteur ont conçu une bibliothèque de plans à assembler en fonction des objectifs du projet, ce qui permet un premier gain de temps de l’ordre de 30 %. Mais le concept va beaucoup plus loin. D’une part, tous les équipements ont été standardisés, favorisant un moindre coût d’achat. D’autre part, les procédés constructifs ont été « industrialisés ». Exemple : les planchers sont coulés sur un support où sont dessinés les plans des cloisons et des réseaux. Autre exemple : lorsqu’un artisan arrive sur le chantier, il trouve un kit comprenant tous les éléments pour réaliser sa tâche du jour. Même l’entretien et la déconstruction ont été prévus précise François Brognart, directeur régional de Bouygues Bâtiment Sud-Est. Le jour où une canalisation doit être changée, la gaine technique peut-être ouverte facilement.
Un prix plancher à moins de 1.000 euros/m²
Au final, le coût de construction est abaissé de 15 à 20 % et la durée du chantier largement réduite. « Sans sous-sol et sans option, notre coût de construction est inférieur à 1.000 euros/m² », lance René Cabon. Par le jeu des options (type de façades, présence ou non de balcons, etc.), l’architecte de l’opération a la possibilité de personnaliser l’aspect extérieur des bâtiments afin de ne pas livrer des immeubles uniformisés.
Alliade lancera deux autres opérations à Décines et Meyzieu en 2017. En attendant les initiatives des trois autres bailleurs.