Bernard Cherqui espère voir le e-commerce atteindre 5% de l’activité du groupe.
A.R.
Reprise en 2010 alors qu’elle était au bord du gouffre par l’homme d’affaires parisien Denis Levy (créateur de Franprix et Leaderprice), la société Mondial Tissus, née il y a 36 ans, fait un étonnant retour et multiplie les projets.
Basée historiquement à Rillieux-la-Pape, l’entreprise a connu son âge d’or au début des années 2000 jusqu’à ce que le modèle devienne caduc en 2005. La couture passe de mode, le concept vieillit, les produits achetés à bon prix par lots par chaque magasin ne sont plus assez qualitatifs et surtout, le sourcing s’étiole avec la disparition du textile français. Le nombre de salariés tombe à 600, l’activité chute à 80 millions d’euros.
Un gros travail sur la logistique
Aux manettes depuis le rachat en tant que directeur général, Bernard Cherqui échafaude une nouvelle stratégie : réorganisation et rénovation des magasins, nouvelle image, nouveau marketing, création d’une centrale d’achat à Rillieux, mise en place d’une logistique commune depuis cette centrale et services digitaux avec formations et tutoriels de couture. Accompagnée par la tendance du « do-it-yourself », la recette fonctionne. En 2016, le groupe, avec ses 16.000 références en tissus et mercerie, atteint 94 millions d'euros de chiffre d’affaires, emploie 700 personnes et redevient bénéficiaire. Et peut compter sur le succès de son site d’e-commerce, lancé en 2015, qui génère déjà une activité de 2,8 millions d’euros.
Les ambitions sont de retour
Il y a trois ans, deux franchises ont été lancées. Aujourd’hui, la dynamique est relancée. Cinq magasins ont ouvert cette année en propre, portant le réseau à 78 points de vente. Et la politique de franchises va être poursuivie. En pleine reconquête, Mondial Tissus doit se réorganiser. Sur son siège de Rillieux (1.300 m² de bureaux), l’entrepôt logistique vient d’être agrandi via une mezzanine, passant de 6.000 à 8.700 m². 50 personnes sont affectées à cette plateforme, 25 pour les magasins (360 palettes préparées par semaine) et 25 pour le Web sur lequel Bernard Cherqui fonde de grands espoirs. « Nous visons au moins 5 % du chiffre d’affaires », indique-t-il. Mais le vrai levier de croissance, c’est l’international avec des premiers magasins tests en propre rapidement en Espagne, en Belgique et en Allemagne.
Cet article a été publié dans le numéro 2305 de Bref Eco.