Les moulins à farine Mélia, conçus et fabriqués par Alma Pro, ont été élus « Produit innovant de l’année » au Sirha Europain 2022. Commercialisés depuis 2019, ils ont séduit en priorité les agriculteurs qui transforment dans leur exploitation les grains en farine, mais aussi les boulangers et les professionnels de l’hôtellerie de luxe dans un objectif de circuits courts.

Manuel et Sébastien Garcia ont repris l’entreprise familiale en 2017. Depuis 2003, en Bourgogne, elle commercialisait notamment des moulins et des extracteurs de jus. Les deux frères, pour des raisons personnelles, ont alors déménagé l’entreprise, qui ne comptait aucun salarié à l’époque, dans la Drôme. Elle réalisait alors 800.000 euros de chiffres d’affaires.

Conçus grâce au lean management

Manuel Garcia est arrivé avec un parcours pointu dans le domaine industriel. « J’avais mis en place, sur des lignes de production de produits de maroquinerie de luxe ou encore dans le domaine du ferroviaire et de l’automobile, des process de lean management pour optimiser les outils de production. » Alors, quand son père lui demande de réfléchir à un moulin d’une taille spécifique (1 mètre), il part d’une feuille blanche, désosse un moulin et applique les méthodes qu’il a largement expérimentées dans l’industrie française d’excellence.

Tout est fabriqué dans un rayon de 100 km

« J’ai supprimé d’abord la courroie de distribution, source de pannes, puis étudié l’aspiration des farines et me suis penché sur l’ergonomie du moulin pour répondre à des capacités de transformation des grains en farine de 10 à 100 kg/heure », explique Manuel Garcia. Un showroom, installé sur le site de 1.800 m² à Saint-Donat-sur-l’Herbasse, permet de tester le moulin. L’innovation est tout de suite une réussite commerciale. Le chiffre d’affaires de l'entreprise, qui emploie maintenant douze personnes, grimpe à 3 millions d’euros en 2021. Surtout, tout est fabriqué dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour du site drômois. « C’est un choix. Nous avons à proximité tous les métiers nécessaires de la mécanique, du bois et de la pierre. Innover, c’est aussi travailler et vendre au juste prix. » Sans aller chercher les compétences à des milliers de kilomètres quand on les a sous la main.

Cet article a été publié dans le numéro 2486 de Bref Eco.