La confection d’un couteau demande plus d’une centaine d’opérations !
Véronique Feuerstein
Pour cette série d’été, Bref Eco vous propose de plonger au cœur du tourisme de savoir-faire dans ces entreprises toujours plus nombreuses à ouvrir leurs portes pour faire découvrir au public comment sont fabriqués leurs produits. Aujourd’hui, visite d'une usine située à quelques mètres de la sortie d’autoroute de Thiers centre, où sont confectionnés les couteaux signés Arbalète G. David.
Pour comprendre le processus de fabrication d’un couteau, rien ne vaut le déplacement à Thiers, où l’usine Arbalète G. David est ouverte à la visite. Cela fait cinq ans que la coutellerie a déménagé dans un bâtiment plus adapté pour recevoir des touristes que les vieux locaux de Saint-Rémy-sur-Durolle. On entre dans le site de production par la boutique. Depuis cette dernière, les clients peuvent observer l’effervescence dans l’atelier à travers les vitres et s’ils veulent aller plus loin, ils ont la possibilité de visiter l’usine, avec un temps d’échange avec les couteliers. Les explications sont en effet nécessaires car la confection d’un couteau demande plus d’une centaine d’opérations !
La fabrication expliquée pas à pas
La visite commence par la découverte de toutes les pièces métalliques qui composent un couteau : lames, mitres, platines, ressorts et abeilles (pour le Laguiole), manches en matières naturelles ou nobles. Les lames forgées sont fournies par un sous-traitant du bassin thiernois. Suivent l’assemblage des différentes pièces, puis le guillochage (décoration du ressort et du dos de la lame) réalisé manuellement ou à l’aide d’un emporte-pièce selon la préciosité du couteau. La mitre va être polie pour obtenir l’angle parfait avec le manche. Avec des gestes mêlant beaucoup de rigueur et de technique, le coutelier ajuste les différentes pièces à l’aide de clous qui vont être soudés (pour maintenir l’ensemble) puis limés. Puis c’est enfin le polissage, destiné à affiner jusqu’à la perfection la forme globale du couteau et former le tranchant. Le couteau est ensuite nettoyé et contrôlé avant d’être expédié.
Une tradition coutelière perpétuée
La coutellerie a vu le jour en 1810. C’est en 1922 que la société est reprise par David Genès et devient Arbalète G. David. Elle est aujourd'hui dirigée par Christophe Durand. Forte d’un savoir-faire séculaire, la coutellerie a été classée Entreprise du Patrimoine Vivant. La marque Arbalète G. David possède une large gamme de produits : couteaux pliants, arts de la table, couteaux de sommeliers, de chasse, de cuisine, couteaux régionaux. Elle commercialise à 85 % des couteaux en BtoB, via des grossistes, des magasins de coutellerie ou spécialisés dans la chasse et la pêche ou dans les arts de la table. Ses deux produits phares sont les couteaux Thiers et Laguiole.
« La boutique nous permet d’être plus présents sur le marché du BtoC. Elle attire du monde, nous donne ainsi plus de visibilité et améliore notre chiffre d’affaires », souligne Christophe David.
Arbalète G. David
Siège social : Thiers
Chiffre d’affaires : non communiqué
Effectif : 10 salariés