Le siège du BTP Rhône et Métropole se distinguera dans l'avenir par sa double peau vitrée.
AFAA
La Fédération BTP Rhône et Métropole siège à Villeurbanne dans un bâtiment construit en 1970 qu’elle juge obsolète. Elle a décidé de lui faire subir une réhabilitation lourde pour le rendre à nouveau efficient... pour les 50 prochaines années !
Le chantier n’a pas été remis en question par la crise. La Fédération BTP Rhône et Métropole et ses copropriétaires, les fédérations régionales du bâtiment et des TP, planchent sur l’avenir de leur siège du 23 avenue Condorcet à Villeurbanne, construit en 1970, depuis plusieurs années. En 2017, un comité de pilotage a commencé à travailler sur le dossier pour lancer un concours d’architecte remporté par l’agence lyonnaise AFAA Architecture. Objectif : redéfinir l’accès, l’accueil, les flux, le stationnement, la modularité des espaces de travail et, bien sûr, la performance énergétique et environnementale de l’ensemble. « Il s’agit de tout changer sans rien changer » résume l’architecte Damien Poyet qui doit aussi préserver la mémoire architecturale des lieux.
Seul sera conservé le squelette de béton
Concrètement, « seul sera conservé le squelette de béton », annonce Norbert Fontanel, vice-président de la Fédération. Le rez-de-chaussée sera très largement repensé avec le déplacement de l’amphithéâtre et la création d’un forum. Les autres étages seront eux-aussi recomposés et la surface utile devrait progresser de 250 m² sans modification de la surface totale du bâtiment qui représente 5 000 m². De l’extérieur, le changement sera évident car les architectes ont opté pour une double peau en verre qui apporte de la lumière et de la transparence tout en constituant une façade bioclimatique. « C’est une lame d’air qui permet d’accumuler les calories l’hiver et de créer des mouvements de convection pour le confort d’été », détaille Damien Poyet.
La performance énergétique passe aussi par une forte isolation de l’enveloppe, une VMC double flux, des protections solaires, un système de thermofrigo-pompes sur nappe phréatique, des plafonds rayonnants et des panneaux photovoltaïques pour la consommation propre du bâtiment (label BEPOS Effinergie 2017).
Les mesures environnementales comprennent également des équipements hydro-économes et une récupération d’eaux de pluie pour l’arrosage et les chasses d’eau, l’infiltration totale des eaux pluviales à la parcelle, l’intégration massive du bois pour la structure et la vêture, une isolation en laine de bois et des matériaux sains.
Permettre aux petites entreprises de répondre aux appels d'offres
La fédération organise l’allotissement des appels d’offres de manière à permettre aux petites entreprises de participer. Les marchés seront attribués au regard du meilleur rapport qualité/prix en attribuant aux critères techniques 70 % de la note finale et au prix, 30 %.
Le bâtiment se veut 4.0 avec une gestion des données sur la sécurité, le guidage des visiteurs ou encore l’exploitation qui sera gérée via un jumeau numérique (BIM). Les travaux débuteront en septembre 2021 pour une réception au deuxième trimestre 2023, année des 160 ans de la fédération. Les équipes seront bien sûr délocalisées durant le chantier dont le coût s'élève à 13 millions d'euros.