Les associés du permislibre, Romain Durand et Lucas Tournel, entendent doubler cette année leur vivier de moniteurs d’auto-école.
300 %, 200 %… ce sont respectivement les progressions d’activité pour 2020 et 2021 annoncées par les cofondateurs de Lepermislibre, cette auto-école en ligne née à Lyon en 2014, à peu près au même moment que sa célèbre concurrente Ornikar. L'engouement s'accélère, les freins réglementaires disparaissent : l'aventure ne fait visiblement que commencer.
La start-up ne communique pas son chiffre d’affaires mais on peut envisager un minimum de 20 millions d’euros. En un an, la société est passée de 35 à 61 salariés et s’apprête à emménager dans un nouveau siège de 730 m² à Lyon-Vaise. « Nous serons 80 dans quatre mois », précise Romain Durand, directeur général.
En 2021, 110.000 candidats se seraient inscrits au code et au permis de conduire sur le site. L’entraînement au code coûte 19 euros. Il se passe en ligne avec des contenus variés et des vidéos de coaching. « Nous avons des responsables data qui analysent les données pour proposer les contenus les plus adaptés à chacun », argue Romain Durand. L’apprentissage à la conduite se fait quant à lui avec des moniteurs indépendants. Lepermislibre les met en relation, facture les uns et rétribue les autres. « Pour un permis avec 20 heures de conduite, cela revient à 720 euros contre 1.200 euros dans une auto-école classique. »
Les candidats auraient donc tout à y gagner, d’autant que le taux de réussite est annoncé comme supérieur à la moyenne. Quant aux moniteurs, ils gagneraient jusqu’à 3.000 euros net par mois pour 40 heures de conduite par semaine, toutes charges déduites. « Nous nous sommes heurtés au début aux syndicats (et à l’administration, N.D.L.R.) mais depuis deux ans, il est beaucoup plus facile de recruter. »
Doubler le nombre de moniteurs
Le premier confinement a généré une accélération. Le nombre d’enseignants Lepermislibre est passé de 350 fin 2020 à 800 aujourd’hui dans 350 villes ou agglomérations. Jusqu’ici, un frein existait au développement de ce genre de permis. « Il y avait un quota de places d’examen attribuées aux plateformes. À partir de cette année, ces places seront attribuées en fonction du nombre d’enseignants, comme pour une auto-école classique », explique Romain Durand. Afin d’accompagner ce nouveau potentiel, Lepermislibre compte recruter 800 nouveaux enseignants cette année pour densifier son offre. Et poursuivre les partenariats, à l’image de ceux déjà signés avec Cdiscount, Boursorama, Kard, Lyf, Studea et la PEEP. Le potentiel de développement serait gigantesque. Selon Romain Durand, les trois premières plateformes de France, Ornikar, Lepermislibre et En voiture Simone ne représenteraient que 5 % de parts de marché…
Cet article a été publié dans le numéro 2485 de Bref Eco.