« Le taux de remplissage aujourd’hui est toujours très bas, à 35 % », explique Jean-Jacques Labadie (Air France) avec 4.500 passagers par mois contre 15.000 en 2019.
Geneviève Colonna d'Istria
À l’occasion de l’assemblée générale de l’association Objectif Capitales, qui agit pour améliorer les connexions ferroviaires et aériennes entre l’aire métropolitaine clermontoise et les capitales françaises et européennes, le bilan concernant le trafic aérien au départ de la capitale auvergnate a été dressé. Sans surprise, il est mauvais.
« Avec la pandémie mondiale qui a cloué les avions au sol, nous venons de vivre une crise historique. Sans l’aide de l’État, nous ne serions plus là. Et il n’y a pas vraiment de perspective de reprise avant 2024-2025 », a rappelé en préambule Jean-Jacques Labadie, directeur des affaires territoriales chez Air France.
Preuve de cette dégringolade liée à la crise sanitaire mondiale, la ligne Clermont-Ferrand Charles-de-Gaule, qui enregistrait 180.000 passagers et 66 % de taux de remplissage en 2019, a chuté à 64.000 passagers en 2020.
C’est la double peine pour Clermont car la clientèle des affaires qui est la principale, n’a pas du tout repris son rythme d’avant Covid
« Le taux de remplissage aujourd’hui est toujours très bas, à 35 % », poursuit Jean-Jacques Labadie avec 4.500 passagers par mois contre 15.000 en 2019. « C’est la double peine pour Clermont car la clientèle des affaires qui est la principale, n’a pas du tout repris son rythme d’avant Covid. Les entreprises se sont habituées à la visioconférence. Il faudra encore quelques mois, voire quelques années avant un retour à la normale ».
Reprise de trois vols quotidiens pour Charles de Gaule
Pour ne rien arranger, des travaux de réfection du tarmac, programmés avant le Covid, vont mettre l’aéroport de Clermont totalement à l’arrêt total tout le mois d’août afin de refaire totalement la piste principale. « C’est encore un peu trop tôt pour dire comment se passera la reprise en septembre », analyse Air France. Une éclaircie pointe quand même à l’horizon avec la reprise cette semaine de trois vols quotidiens pour Charles de Gaule (contre quatre auparavant).
De son côté, la compagnie privée Amélia, en charge d’assurer la liaison entre Clermont et Orly, navigue, elle aussi, en plein brouillard. « Nous travaillons pour une reprise le plus tôt possible », avance Alain Regourd, président du groupe, sans pour autant fixer de délais précis. « Nous serons en mesure de donner plus d’éléments à la mi-juillet. Pas avant ! Mais Clermont reste l’une de nos priorités ».