Jean-Jérôme Calvier et Laurent Pinet.
Depuis juillet, Jean-Jérôme Calvier est le nouveau directeur général du groupe d’économie solidaire (GES) grenoblois Ulisse. Il prend le relais de Laurent Pinet qui occupait ce poste depuis 2005.
En 2010, Jean-Jérôme Calvier frappait à la porte de la structure grenobloise avec un projet : ouvrir l’activité d’Ulisse au secteur de l’énergie avec la constitution d’un service de diagnostic chez les particuliers afin de lutter contre la précarité énergétique. « J’ai pu apporter des preuves de concept, un premier client et montrer qu’il y avait un véritable marché. » L’offre Soleni était née.
Jean-Jérôme Calvier est un produit de l’économie conventionnelle avec une carrière au sein de grands groupes de l’industrie électrique et électronique. Mais dans la foulée de deux plans sociaux « durs sur le plan psychologique », face un discours centré sur le « pas assez » et une course à « l’innovation technologique pour l’innovation », l’ingénieur en physique-chimie bascule. « J’avais une vraie quête de sens. Je suis convaincu que pour le vivre ensemble, l’emploi est fondamental. »
S’appuyer sur des constats
Le GES qu’il pilote désormais regroupe quatre associations conventionnées : Ulisse Grenoble Solidarité avec ses ateliers et ses chantiers d’insertion ; Ulisse Services, une association intermédiaire ; Ulisse Intérim dans le travail temporaire d’insertion ; et Ulisse Energie, la structure dans laquelle a été développée Soleni. En 2019, le GES comptait 382 salariés en parcours d’insertion, 41 salariés permanents pour un chiffre d’affaires de 3,4 millions d’euros.
« L’ESS dispose d’un potentiel d’innovation sur beaucoup d’activités peu abordées par le secteur marchand classique. Comme le diagnostic énergétique des particuliers ou le réemploi des objets. Nous avons à développer une activité économique basée sur des constats de société. » Une philosophie entrepreneuriale d’inclusion qui se fera dans le cadre d’une transformation de l’association Ulisse en société coopérative d’intérêt collectif. L’enjeu est décisif car pour le GES dont « l’évolution de la gouvernance » est en marche, il s’agit de garantir un modèle économique et sociétal en trouvant de nouvelles capacités financières.
BIO EXPRESS
1973 : Naissance à Valence
1996 : Diplôme d’ingénieur Génie des procédés au sein de l’ENSEEG-PHELMA
2010 : Diplôme de Responsable d’Entreprise d’Economie Sociale et Solidaire (Arobase)
1997 à 2010 : Expériences professionnelles au sein d’IBM, Altis semiconductors, Philips et NXP semiconductors
Cet article a été publié dans le numéro 2423 de Bref Eco.