Pierre Martin, directeur général et fondateur de KTR France.
A.R.
KTR France, filiale de distribution du fabricant allemand d'accouplements mécaniques, estime avoir limité les dégâts du confinement grâce à son positionnement sectoriel. La chute d'activité est pourtant forte. Mais elle n'inquiète pas son dirigeant.
« Nous ne sommes pas dans les pièces automobiles ou aéronautiques mais dans les usines qui les fabriquent et dans l’industrie en général, où la crise de la Covid a été moins forte », estime Pierre Martin, directeur général et fondateur de KTR France. « Et, pendant le confinement, l’Allemagne a continué de fabriquer et d’expédier ; nous ne nous sommes donc jamais arrêtés », poursuit-il.
KTR est historiquement positionnée sur les accouplements mécaniques et s’est progressivement diversifiée dans les composants pour centrales hydrauliques stationnaires, les systèmes de freinage et les refroidisseurs d’huile. Fabriquées en Allemagne, en Chine, aux Etats-Unis, au Brésil, en Inde et en Russie, ces pièces sont expédiées chez les clients français (et d’Afrique du nord francophone) directement depuis la maison mère, sans transiter par la base de Dardilly. Les clients sont des fabricants de machines comme les régionaux Haulotte, Mixel, Réel, Manitou, Caterpillar, Mecalac, Volvo ou des grossistes comme Orexad, Bramer, Descours et Cabaud…
Rattrapage impossible
En 2019, l’activité de KTR France (17 personnes) a atteint 12 millions d’euros (75 % via les fabricants). Elle a doublé en cinq ans. « Nous avons pris des parts de marché et étendu nos gammes de produits », justifie Pierre Martin. « Pour cette année, nous prévoyions une légère baisse d’activité car nous anticipions un recul du marché des machines de TP. » Finalement, ce sera une baisse de 20 à 25 %. Car au cœur du confinement, les commandes ont chuté de 50 %.
« Les commandes ont bien repris (en juin, nous n’accusions plus que 5 % de baisse) mais nous ne pourrons pas rattraper le retard », estime le directeur général qui ne se montre cependant pas très inquiet puisque le groupe est en bonne santé. « La philosophie de cette entreprise familiale allemande, c’est l’autonomie, l’indépendance, le bien-être au travail, l’innovation et la vision à long terme. Nous n’avons pas eu recours au chômage partiel. Quand ça va moins bien, nous nous serrons les coudes. Nous sommes confiants. Pour nous, l’argent n’est pas un but mais un moyen. » En attendant des jours meilleurs, KTR France a anticipé la refonte de son site Web. « Nous investissons toujours pour l’avenir », conclut Pierre Martin.
Cet article a été publié dans le numéro 2423 de Bref Eco.