Loetitia Colas : « Le management, j’adore ça ! »
C’est la première opération de croissance externe que Loetitia Colas réalise depuis qu’elle a pris, en 2014, la tête de la société de services informatiques lyonnaise FMI. Un chapitre nouveau s’ouvre pour son entreprise… et pour celle qui la rejoint, la haut-savoyarde Résiliences.
Société d’infogérance et d’hébergement de données, FMI (1) vient de prendre le contrôle de la société annécienne Résiliences (2), un intégrateur de systèmes informatiques. Quand le cabinet de conseil missionné a présenté le dossier Résiliences à Loetitia Colas, Pdg de FMI, la société cochait toutes les cases nécessaires au rachat : complémentarité géographique et métiers, compétences très élevées. D’autres aussi, très importantes aux yeux de la dirigeante qui voulait s’assurer d’un état d’esprit « FMI compatible », c’est-à-dire positif et ambitieux : « J’ai rencontré un par un les trente collaborateurs de l’entreprise qui avaient, bien sûr, le besoin d’être rassurés. Ils l’ont été ; nous gardons l’équipe dans son entier. Mais j’avais aussi besoin de connaître leurs envies. Car plus qu’un rachat, c’est un agrandissement de la famille FMI que nous réalisons. »
Respecter le droit à l’erreur
À travers cette anecdote, Loetitia Colas dévoile une partie de sa personnalité, assez atypique à ce niveau de responsabilité et dans un secteur d’activité très masculin. Venue à la direction de FMI par un hasard malheureux (le décès de son mari qui avait fondé la société en 1985), alors qu’elle était directrice des ressources humaines dans une société de transport, sa fibre humaine la guide encore au quotidien. « J’adore le management, faire grandir les gens. J’aime avoir le sentiment d’aider un collaborateur à progresser », dit celle qui estime jouer un rôle de chef d’orchestre vis-à-vis des collaborateurs de FMI.
« Avant ce rachat, quand j’ai dit à mon avocat que je voulais en parler à mon équipe, en interne, il ne pensait pas que c’était nécessaire. Moi, si ! Il fallait que je le fasse, car elle doit adhérer au projet. » Dotée d’une intuition relationnelle qui ne la trompe jamais, dit-elle, elle reconnaît à ses collaborateurs le droit à l’erreur qu’elle place d’ailleurs comme une règle majeure de fonctionnement. « Cela permet d’aller plus loin, de ne pas brider leur esprit d’initiative. »
Rendre les clients sereins
Chez FMI, Loetitia Colas valide systématiquement tous les recrutements : « Pour moi, la motivation et le savoir-être d’un ingénieur sont aussi importants que ses compétences. Ce n’est pas une lubie, c’est aussi une nécessité de business. Car nous sommes un métier de services. Nous devons à nos clients, qui nous confient la gestion de leur équipement informatique, une totale écoute. Dans le monde des PMI-PME auquel nous nous adressons, nous devons répondre à des besoins toujours spécifiques, du sur-mesure. » Ne jamais laisser les clients sans solution, surtout au moment où les questions se multiplient au sujet de la sécurité digitale. « Notre mission, c’est de les rendre sereins vis-à-vis de leur outil informatique. C’est une philosophie, pas de la technique. »
Nouvelle étape, nouvelle histoire
Cette première croissance externe pourrait-elle en appeler d’autres ? Le sujet n’est pas à l’ordre du jour mais « pourquoi pas ? Une chose est sûre : je ne veux pas m’éloigner de nos bases régionales. C’est une des conditions pour conserver l’état d’esprit conquérant et le bien-être des équipes qui doivent être proches les unes des autres pour bien fonctionner ». Priorité aux relations humaines, toujours.
(1) : FMI
Pdg : Loetitia Colas
Siège : Saint-Priest (Rhône)
CA 2020 : 14,5 M€
Effectif : 60 personnes
(2) : RÉSILIENCES BY FMI
Siège : Pringy (Haute-Savoie)
CA 2020 : 5,5 M€
Effectif : 30 personnes
Cet article a été publié dans le numéro 2456 de Bref Eco.