Une galerie d’art ? Non, un parking (en l’occurrence, celui de la République, à Lyon).
G.Perret
Le gestionnaire de parkings Lyon Parc Auto fêtera en 2019 son 50e anniversaire. Un cap qui semble revigorer cette dame d’un âge mûr, laquelle a décidé de se positionner là où on ne l’attendait pas forcément : auprès des start-up, de l’intelligence numérique et… de l’art.
Ainsi, les derniers mois ont été riches en innovations poussées par le numérique et l’usage des smartphones. Dernière en date : un service de parkings partagés, nommé LPA & Co. Issu d’une collaboration avec la start-up Copark, il propose 840 places (1.300 d’ici la fin de l’année) inoccupées dans 45 immeubles privés, grâce à des partenariats signés avec la SACVL, Grand Lyon Habitat ou encore avec le promoteur DCB. Une appli gratuite vous indique les places disponibles dans le secteur de votre choix, vous permet d’ouvrir les barrières d’entrée/sortie des parkings visés et de payer. La solution permet à LPA de faire face à la saturation de ses propres sites, aux automobilistes de trouver des places moins chères de 20 à 30 % et aux propriétaires de rentabiliser des espaces laissés vacants.
Succès confirmé pour Yea !
Fin 2017, LPA avait par ailleurs lancé Yea ! , une flotte de petites voitures en libre-service et free floating (auto-partage sans station). Une appli vous permet de repérer un véhicule à proximité, de le bloquer pendant 30 minutes puis de l’ouvrir. Vous le reposerez dans n’importe quelle rue sur une place autorisée, à Lyon ou Villeurbanne, le paiement numérisé étant inclus. Face au succès, 50 nouvelles voitures seront bientôt mises à disposition, portant le parc de Yea ! à 150 véhicules. Plus souple que Citiz LPA qui, lui, repose sur un autopartage en boucle (départ et retour dans une station), il a déjà atteint presque autant de locations mensuelles que ce dernier.
Expérimenter les services du futur
Les locaux du siège de la SEM ont par ailleurs été aménagés pour accueillir des start-up ayant un projet lié à la smart mobility. Trois jeunes sociétés y sont en résidence : Arskan (modélisation 3D et réalité virtuelle), Carl (covoiturage) et Silexlab (capteurs). LPA considère aussi la logistique urbaine, celle du dernier kilomètre, comme un enjeu majeur. Ainsi, le Parc des Cordeliers accueille depuis 2012 un espace occupé par deux entreprises traitant 300 colis par jour, livrés la nuit et distribués dans les commerces locaux avec des véhicules électriques. Trois autres études et expérimentations sont en cours (Halles, Fosse aux Ours, Hôtel de Ville de Villeurbanne).
Encore marginales, ces innovations n’en tracent pas moins des pistes d’avenir. Dans dix ou vingt ans, quels usages aurons-nous encore des parkings urbains ? A Lyon ou à Paris, des idées nouvelles fleurissent. Comme celle-ci : utiliser des sites souterrains vides pour… cultiver des champignons. Véridique.
LA SEM LPA, EN BREF
PDG : Louis Pelaez
Actionnariat : Grand Lyon (38 %), Ville de Lyon (22 %), CDC (21 %), banques, CCI et Département
CA 2017 : 54 M€
Effectif : 176 salariés
Résultat net 2017 : 4,7 M€
Investissement 2017 : 9,6 M€ (entretien, rénovation, etc.)
29 parcs et 17.700 places; 44.000 places sur la voirie
76 recharges électriques
Cet article a été publié dans le numéro 2336 de Bref Eco.