La carcasse de pneu entre dans la cabine automatique de débridage.
Filiale du groupe Bridgestone, la Société lyonnaise et bressane de rechapage (SLBR) s’est équipée d’un robot unique au monde (marque Kuka) dans son usine de Chaponost.
Installé dans une cabine fermée, il permet de réaliser automatiquement le débridage des carcasses de pneus de poids lourds, à grande vitesse et avec une grande précision, à la place de deux opérateurs. Le débridage intervient avant le rebouchage des « blessures » et l’application d’une bande de liaison facilitant l’habillage du pneu par une nouvelle bande de roulement et leur vulcanisation en autoclave.
Ce robot a été mis au point par le centre technique de Bridgestone à Rome après une enquête réalisée auprès des licenciés de son réseau Bandag en Europe et au Moyen-Orient pour identifier les marges de productivité à réaliser dans le processus de rechapage. Cette machine, dénommée Leonardo, s’inspire des centres d’usinage robotisé de l’industrie mécanique. A l’aide de caméras et d’un logiciel de traitement de l’image, elle effectue le traitement des impacts sur les pneus avec une brosse meuleuse, et une meule classique si nécessaire pour effacer les traces de rouille, sans endommager la ceinture métallique du pneu. « Contrairement à l’humain, l’intervention du robot se fait de façon non agressive », note d’ailleurs Gaétan Jouve.
Une première qui devrait en appeler d'autres
Ce robot de débridage, d’un coût unitaire de 250.000 euros, est le premier installé à ce jour dans une usine de rechapage. Il est entré en production depuis le début de l’année. D’autres devraient être déployés à la demande des licenciés du réseau Bandag. Ses premiers mois d’utilisation ont démontré son impact en matière d’amélioration de la qualité, d’accroissement de la productivité, de diminution des nuisances environnementales et sur la santé des opérateurs soumis aux salissures et aux fumées au cours des opérations manuelles.
L’installation de ce robot est justifiée à partir d’au moins 15.000 pneus traités par an. L’usine de Chaponost en traite 65.000 à 70.000. La SLBR (dirigée par Gaétan Jouve) qui a enregistré en 2017 un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros avec 52 personnes, a également investi dans un outil de radiographie qui effectue l’analyse complète du pneu rechapé. Elle dispose par ailleurs d’un second site de production à Delme en Moselle.
Cet article a été publié dans le numéro 2336 de Bref Eco.