Pierrick De Ronne, président de la Fédération Natexbio, appelle à la création d'un premier « territoire préférence bio et locale » à l’échelle de la région Aura.
DR
Les 23 et 24 septembre, se tiendra à Lyon le Salon international des produits biologiques, organisé par la fédération Natexbio et réunissant les producteurs, les transformateurs et les distributeurs bio. Si la France figure parmi les premiers producteurs de produits bio en Europe, le secteur est en pleine perte de vitesse depuis l’année dernière : pour la première fois, sa part dans la surface agricole totale a diminué. « L’accès à une alimentation saine, durable et locale est pourtant au cœur des préoccupations des Français », estime Pierrick De Ronne, président de la Fédération Natexbio dans cette tribune.
Baisse des maladies chez ses consommateurs, limitation de la pollution, amélioration de la fertilité des sols… Nombreux sont les bénéfices de l’agriculture biologique. Et pourtant, la consommation de produits biologiques n’est pas à la hauteur de l’offre. En cause, l’inflation et le pouvoir d’achat réduit des Français mais aussi une moindre implication de la commande publique. En effet la loi dite EGalim impose depuis 2022 un taux minimal de 20 % de produits biologiques dans la restauration collective publique. Supposée constituer un levier fort pour le développement de la filière, son bilan n’est pas à la hauteur de ses ambitions : les établissements concernés n’ont déclaré avoir réalisé que 13 % de leurs achats en produits bio en 2022.
Un modèle inégalement implanté en Auvergne-Rhône-Alpes
En France, la championne de la bio reste la Drôme, avec 45 % de produits bio dans les cantines de ses collèges et plus de 32 % de sa surface agricole utilisée dédiée au bio. Mais à l’échelle de la région Aura, le bilan est plus nuancé et ce taux descend jusqu'à 4,2 % en Savoie. Les initiatives ne manquent pas ceci dit : le département du Rhône abrite notamment les sièges d’Ecotone et La Vie Claire, acteurs majeurs de la fabrication et de la distribution bio.
Pour des territoires bio et locaux
Si les produits bio n’occupent pas une place plus importante dans notre assiette, c’est souvent en raison de leur prix mais on leur objecte aussi souvent une préférence pour les produits locaux. Face à ce frein, la mise en place d’un premier « territoire préférence bio et locale » à l’échelle de la région Aura permettrait, en donnant une priorité aux produits biologiques et locaux dans la commande publique, de structurer des filières pour assurer la souveraineté alimentaire et la transition écologique de l’agriculture régionale.
Les entreprises du secteur bio en Aura ont pu avoir de premiers échanges à ce sujet avec des élus locaux (Jérémy Camus de la Métropole de Lyon, Jean-Luc Fugit et Boris Tavernier, députés du Rhône) vendredi 13 septembre, lors d’une table ronde organisée par Natexbio.
Le développement d’une agriculture biologique et locale est un enjeu absolument crucial pour l’avenir de la Région et de sa population. Il est temps que les élus et les collectivités territoriales s’emparent de ce sujet et lui apportent un soutien concret !
Cette tribune a été rédigée par Pierrick De Ronne et n'engage que son auteur.