Hervé Reynaud : "Nous avons encore les moyens de nos ambitions avec un budget de 60 millions cette année".
Maire de Saint-Chamond (Loire) et vice-président du conseil départemental de la Loire, Hervé Reynaud préside depuis juillet 2017 l’Etablissement public foncier de l’Ouest Rhône-Alpes (Epora) qui fête ses vingt ans.
Bref Eco : En vingt ans, l’Epora a bien évolué. Il a élargi son périmètre d’intervention et ses missions. Comment le définir aujourd’hui ?
Hervé Reynaud : C’est un outil d’ingénierie pour penser des projets avec des communes. L’impulsion est donnée par les élus locaux. Nous sommes le bras armé de la réalisation de ces projets. L’Epora rend un service. Il intervient en matière de dépollution, de démolition, de réhabilitation de friches. C’est un outil extrêmement moderne qui participe à une stratégie d’aménagement et de rééquilibrage du territoire. Au départ, il était perçu comme un outil technique. Aujourd’hui, il s’inscrit dans la mutation de tènements, de bourgs ou de morceaux de ville.
Bref Eco : Ses actions en quelques chiffres ?
H.R. : Nous avons signé quelque 600 conventions dans les cinq départements où nous intervenons (N.D.L.R. : Loire, Ardèche, Drôme, Isère, Rhône hors Métropole de Lyon). Ces trois dernières années, nous avons accru de 30 millions d’euros par an notre stock foncier. Il est aujourd’hui de 180 millions. Je crois que nous nous sommes un peu trop éparpillés. Ce qui peut avoir pour conséquence de générer de l’impatience des élus. Il va falloir rationaliser, revendre certains tènements. Epora a beaucoup grandi. Maintenant, il va falloir se muscler.
Bref Eco : Avez-vous les moyens financiers de vos ambitions ?
H. R. : Pour la première fois en 2017, nous avons emprunté 10 millions d’euros alors que nous avions tout autofinancé jusqu’à présent. Cette année, nous pensons à nouveau emprunter entre 10 et 15 millions. Nous sommes aussi très attentifs à l’évolution de la taxe d’habitation et de la TSE (N.D.L.R. : taxe d’aménagement aujourd’hui). Mais nous avons encore les moyens de nos ambitions avec un budget de 60 millions cette année. Nous aimerions continuer à étendre notre périmètre sans qu’il y ait de volonté hégémonique de notre part. Je pense qu’il y a matière à discuter avec la Métropole de Lyon sur certains secteurs fonciers moins dynamiques de son territoire.