En mars 2020, Jean-Paul Bret, 73 ans, quittera le fauteuil de maire de Villeurbanne qu'il occupe depuis 2001.
A.R.
Jean-Paul Bret a tenu ce jeudi 12 septembre sa dernière conférence de presse de rentrée avant de céder, en mars prochain, le fauteuil de maire de Villeurbanne qu’il occupe depuis 18 ans.
Après quelques mots au sujet de l’attaque au couteau qui a pétrifié la ville il y a deux semaines, le maire PS de Villeurbanne Jean-Paul Bret, 73 ans, est revenu tous azimuts sur les différents dossiers en cours ou questionnements en rapport avec sa ville.
Morceaux choisis :
- A propos du positionnement de la Ville : « J’ai toujours voulu concilier le développement de la ville et cultiver sa singularité. On entend toujours des gens se demander pourquoi Villeurbanne n’est pas le 10e arrondissement de Lyon, mais Villeurbanne n’est pas qu’une pièce de puzzle. Le maintien de son identité est pour moi l'un des enjeux d’avenir et j’espère que mes successeurs seront du même avis. »
Je regrette la désinvolture des dirigeants de l’Asvel à notre égard
- A propos de l’Asvel et de l’abandon du projet d’Arena au profit de la future salle de l’OL à construire à Décines : « Je regrette la désinvolture des dirigeants de l’Asvel à notre égard. Nous n’avions pas d’engagement financier (N.D.L.R. : contrairement au promoteur DCB International qui avait déjà dépensé 2 millions d’euros en études) mais nous nous étions beaucoup investis, tout comme les services de la Métropole avec des études de voirie. L’élément déclencheur a été l’arrivée d’Aulas dans le capital de l’Asvel et son projet de salle à Décines. Pour Tony Parker, travailler avec Aulas ne se refuse pas (…) Nous avons un rendez-vous en octobre avec les dirigeants pour parler de relations entre la Ville et le club. Nous aidons le club à hauteur d’un million d’euros par an. Nous allons redimensionner cela dans le prochain budget et revoir la convention afin d’être plus regardant à qui nous donnons car l’association (N.D.L.R. : le club amateur) a été négligée alors qu’il y a beaucoup d’autres clubs à qui l’on donne beaucoup moins (…) L’Astroballe appartient à la Ville qui le loue pour un prix fonction de plusieurs facteurs. Nous allons revoir cela aussi (...) Quant au stade Georges-Lyvet (N.D.L.R. : où l’on devait construire l’Arena), il aura sans doute une vocation d’espace de nature. »
Depuis 2001, Villeurbanne compte 20.000 habitants de plus
- A propos de l’urbanisme : « Depuis 2001, Villeurbanne compte 20.000 habitants de plus et les équipements publics ont accompagné cette évolution. La ZAC Maisonneuve (400 logements) s’achève avec la livraison d’une crèche. L’opération du terrain des sœurs est presque finie. La rénovation du quartier des Buers est inscrite à l’ANRU. La ZAC du centre-ville (Gratte-ciel) est plus que sur les rails. Nous venons de retenir les opérateurs de deux lots (…) et je me félicite que ce soit la SVU (Sem de la Ville) qui s’occupe des rez-de-chaussée commerciaux (N.D.L.R. : la SVU est propriétaire et gestionnaire). »
- A propos de la gentrification du centre-ville : « Il faut relativiser : il y a 50 % de logements sociaux aux Gratte-CieI. Sur la commune, il y avait 25,21 % de logement sociaux en 2001 et 26,69 % en 2018. C’est beaucoup de gagner 1,5 point ! Villeurbanne reste populaire et nous faisons en sorte que les gens modestes puissent habiter en ville. »
La création de la Métropole a été un choix de circonstance entre une personne qui y voyait un instrument de gloire et une autre qui voyait un moyen de sortir d’une gestion complexe avec les emprunts toxiques
- A propos de la métropolisation : « La création de la Métropole a été un choix de circonstance entre une personne (N.D.L.R. : Gérard Collomb) qui y voyait un instrument de gloire et une autre (N.D.L.R. : Michel Mercier) qui voyait un moyen de sortir d’une gestion complexe avec les emprunts toxiques par exemple. Les autres grandes villes n’ont finalement pas suivi. Ce n’est donc pas forcément un modèle mais plutôt un rameau stérile. Ce n’est pas parce que l’on est gros que l’on est fort. Les gens élus sur un territoire sont souvent plus aptes à trouver de solutions meilleures que celles d’un pouvoir central. David Kimelfeld y revient un peu avec l’organisation de la conférence des maires et l’idée d’un pacte financier entre les communes et la Métropole. »