La chaîne de tri d’Alpes TLC à Ugine.
Alpes TLC
Chaque année, seulement deux kilos de textiles usagés par habitant sont valorisés en Savoie sur les onze kilos produits. La marge de progression reste donc importante pour Alpes TLC, spécialisée dans la deuxième vie des textiles qui, parallèlement, étudie comment industrialiser ses process.
Fondée en 2012, cette entreprise d’insertion est spécialisée dans le tri, la valorisation et le recyclage de textiles, chaussures et accessoires usagés collectés sur le territoire. Installé à Ugine, son centre de tri est monté en puissance au fil des années et traite désormais 2.500 tonnes par an. Pour élargir les débouchés potentiels et valoriser les plus belles pièces, Alpes TLC a ouvert à Albertville un magasin de produits de seconde main. Dénommé l’Atelier 815 en référence à son adresse postale, cet espace de vente déploie sur 400 m² une offre variée, de la fripe aux beaux vêtements, pour un public féminin, masculin et enfant. S’ajoutent également des créations artisanales réalisées localement à partir de matériaux recyclés. Si l’expérimentation albertvilloise trouve son modèle économique, d’autres ouvertures ne sont pas exclues, en particulier en Tarentaise.
Favoriser l’émergence de filières
Parallèlement, l’entreprise d’insertion travaille avec d’autres opérateurs (Recytex Europe, Cobanor Tritex et Provence TLC) pour industrialiser les process et favoriser l’émergence de filières en mesure de recycler ou valoriser la matière textile. « Ces programmes de recherche et développement sont pilotés par une société commune, TLC Synergies, qui planche notamment sur la structuration d’une filière de valorisation de vêtements professionnels », précise Etienne Wiroth, son président. D’autres sujets sont à l’étude comme la création d’un fil recyclé et l’automatisation du tri.
Alpes TCL a généré en 2019 un chiffre d'affaires de 1,7 million d'euros avec 24 personnes. Elle est détenue, pour moitié, par le groupe belge Recycollecte et, pour l’autre moitié, par le groupe coopératif savoyard AART qui détient une dizaine de filiales. Spécialisé dans l’insertion par l’économique, celui-ci emploie 320 équivalents temps plein pour un chiffre d’affaires annuel de 16 millions d’euros. Il se déploie sur différentes activités comme l’entretien des espaces verts, le recyclage, la propreté, l’environnement, les services à la personne ou encore le BTP.
Cet article a été publié dans le numéro 2408 de Bref Eco.