Les employés d'Elise Lyon trient plusieurs tonnes de papier chaque jour.
Thomas Nicolau
Le centre lyonnais du réseau de franchises sociales Elise continue d’améliorer ses récoltes de déchets de bureau.
Sensibiliser les entreprises et les aider à recycler leurs déchets. Voilà les missions principales d’Elise Lyon. La franchise établit d’abord un diagnostic chez un nouveau client afin de connaître les types de matériaux qu’elle va récupérer (papier, piles, gobelets, canettes, bouteilles, matériel informatique, mobilier de bureau) : « Tout notre mobilier fait partie de meubles que l’on a récupérés, et on vend le reste à de petites entreprises qui cherchent à bas coût pour s’installer par exemple », explique Gaétan Lepoutre, le directeur du site Elise Lyon installé à Villeurbanne.
Plus-values « environnementale et sociale »
Elise calibre la fréquence des passages pour éviter des bacs vides, puis effectue de la sensibilisation auprès des employés des entreprises clientes. « On fait des petits ateliers, on s’assure que chaque client a passé 10 ou 15 minutes avec nous, on répond aux questions », raconte-t-il.
Une fois les déchets arrivés à l’entrepôt, ceux-ci sont analysés pour s’assurer qu’il n’y a pas eu d’erreurs. « La qualité du tri est bonne, mais en cas de problèmes, on envoie une photo en expliquant les soucis qu’il y a eus lors de la récolte », ajoute Gaétan Lepoutre. Car les déchets sont à nouveau triés lors de la réception à l’entrepôt, le papier en particulier. Suivant s’il est blanc, de couleur, de magazine ou de journal par exemple, il n’a pas la même destination. En moyenne, Elise Lyon envoie une benne de 30 m3 quotidiennement à Veolia.
La plus-value sociale vient du cœur même d’Elise. Etant une SARL avec agrément entreprise adaptée, celle-ci s’engage à avoir au moins 80 % de ses employés rattachés à la production qui soient en situation de handicap. « On peut avoir des personnes sourdes ou malentendantes, avec des déficiences psychiques ou mentales ou des personnes qui ont souffert physiquement à cause de leur emploi précédent », détaille le président. Il ajoute cependant que c’est un travail physique qui ne peut pas convenir à tous les types de handicap.
Un traitement au cas par cas
Pour s’assurer que tout se passe bien, les 28 membres de l’équipe sur 36 en situation de handicap (dont seulement 2 à temps partiel) disposent d’un accompagnement personnalisé avec la médecine du travail, mais aussi avec une assistante sociale qui vient dans l’entreprise ou un traducteur en la langue des signes qui vient lors des réunions. « On cherche vraiment à avoir de la bienveillance envers les employés en situation de handicap et l’entreprise se porte très bien », sourit Gaétan Lepoutre.
Le chiffre d’affaires de 2017 a d’ailleurs augmenté de 40 % par rapport à 2016. Mais l’objectif final est que la sensibilisation réduise le nombre de déchets : « Et si ça nous fait mettre la clé sous la porte ? On fera autre chose », conclut le président.