Patron de Sedatelec depuis sept ans, Thierry Garaboux, vient d'investir 350.000 euros dans une machine automatisant la mise sous blister des aiguilles.
A.R.
La société d’Irigny, Sedatelec, fondée en 1978 par le père de l’auriculothérapie – le professeur Paul Nogier – a récemment investi 350.000 euros dans une nouvelle machine de blistering, preuve du dynamisme de ce marché qui demeure toutefois une toute petite niche.
Sedatelec vient de fêter ses 40 ans avec un investissement conséquent. 350.000 euros ont en effet été injectés dans une nouvelle machine pour emballer de manière plus automatisée les aiguilles semi-permanentes d’auriculothérapie, celles-là même qui sont à la base du business de l’entreprise qui en produit 7 millions par an. Celles-ci représentent 60 % du son chiffre d’affaires qui atteint 2,7 millions d’euros, en croissance de 4 à 5 % par an. « Nous sommes sur un marché de niche, 5 % seulement des gens savent ce qu’est l’auriculothérapie. Nous sommes une vingtaine de fabricants dans le monde, nos concurrents étant situés essentiellement en Allemagne et en Chine » explique Thierry Garaboux, qui a repris en 2011 l’entreprise fondée par Paul Nogier, professeur lyonnais considéré comme le créateur de l’auriculothérapie dans les années 50.
80 % de ventes à l'international
L’entreprise vend l’essentiel de ses produits à l’international (80 % ; 40 pays) via des distributeurs qui atteignent ensuite les praticiens. En France, elle dispose même d’une société de distribution propre (Acushop, 0,7 M€ de CA).
Elle affiche à son catalogue trois familles de produits qu’elle conçoit, fait fabriquer et assemble, le cas échéant. Ce sont d’abord les aiguilles, implantées dans la peau et qui tombent toute seules quelques heures après. L’ide de cette technique est de stimuler un organe via la piqure dans l’oreille. « Des études estiment qu’il y a deux indications : le stress préopératoire et la douleur post-opératoire. Pour le reste, il n’y a pas d’études mais ce n’est pas de l’ésotérisme » estime l’entrepreneur. Et d’exposer la montée en puissance, de la battelfield acupuncture destinée à soulager stress et douleur des soldats sur le terrain. « L’armée française fait des études avec notre matériel et via l’OTAN, un nouveau marché pourrait s’ouvrir » se réjouit-il. Une option intéressante dans la mesure où, au contraire, certains pays pourraient interdire l’auriculothérapie ou encore l’homéopathie.
Bientôt, la thérapie lumineuse
Sedatelec vend également des dispositifs électroniques (30 % de l’activité) permettant de détecter des différences d’impédance sur la peau, qui constitueraient des « points pathologiques » ; ainsi que divers petits instruments (palpeurs, générateurs de stimuli…).
Après 40 ans, Sedatelec n’en a pas fini avec l’héritage du professeur Nogier puisque à la rentrée, Thierry Garaboux espère commercialiser un nouveau produit de « thérapie photonique », fonctionnant un peu sur le même principe que l’auriculothérapie et destiné « aux thérapeutes à la rechercher de nouveaux outils ».