L’ouverture prochaine à la concurrence du rail français amplifie l'appétit d'opérateurs étrangers. L’allemand Flixtrain se positionne sur les principales lignes ferroviaires françaises, dont Auvergne-Rhône-Alpes est l’un des principaux cœurs du réseau.
Après la demande de l’italien Trenitalia, du début de ce mois, sur la ligne à grande vitesse entre Paris, Lyon et Milan, c’est au tour de l’allemand Flixtrain de s’intéresser au trafic français. Parmi les cinq demandes déposées auprès de l’Arafer, l’organe de régulation des activités routières et ferroviaires, figurent au moins deux dessertes où la région Auvergne-Rhône-Alpes est concernée. A partir du 1er janvier 2021, Flixtrain envisage de relier Paris-Bercy à Lyon-Perrache à raison de 5 départs quotidiens, dans chaque sens. Ils seront assurés par des rames d’une capacité comprise entre 500 et 1.000 voyageurs, à traction électrique. Contrairement à Trenitalia, Flixtrain n’envisage pas un recours aux lignes à grande vitesse.
Lyon-Paris en 4 h 22
Ainsi, le parcours entre Lyon et Paris est-il prévu pour se dérouler en 4 h 22 minutes, avec des arrêts intermédiaires à Dijon, Chalon-sur-Saône et Mâcon. Toujours à partir de la même date, la ligne quotidienne entre Paris-Bercy et Nice, en exploitation nocturne, ne prévoit pas d’arrêt intermédiaire en Auvergne-Rhône-Alpes. La politique commerciale (non communiquée), à l’image de ce que la société pratique pour ses bus sous l’enseigne Flixbus, promet d’être très agressive. Comme pour l’exploitation des autobus, Flixtrain n’est pas propriétaire de son matériel roulant mais fait appel à des transporteurs partenaires. « Nous savons qu’il existe une très forte demande pour une offre à bon marché sur ces lignes », a déclaré Yvan Lefranc-Morin, directeur général France de Flixbus, qui a entamé les démarches en vue des obtentions préalables de la licence et du certificat de sécurité.
De leur côté, les autorités organisatrices de transport (principalement les Régions), conformément à la règle européenne, ont un délai d’un mois pour demander à l’Arafer un « test d'équilibre économique » afin de mesurer si ces nouveaux services sont susceptibles de compromettre la viabilité de services publics ferroviaires, Transports Express Régionaux ou aux Trains d’Equilibre du Territoire.