Depuis quelques mois, les habitants de la ZAC des Girondins peuvent déjà acheter les légumes produits sur place.
A.R.
Le bailleur social Alliade Habitat a engagé il y a quelques mois une expérimentation sur la ZAC des Girondins à Lyon : tester la faisabilité d’une ferme urbaine.
L’agriculture maraîchère sera-t-elle réintégrée à la ville ? Les citadins pourront-ils manger les légumes qui poussent au-dessus ou au-dessous de leur appartement ? La question n’est plus incongrue. Les projets de fermes urbaines se multiplient.
Le bailleur social Alliade Habitat, qui a remporté auprès de la Serl, aménageur de la ZAC des Girondins à Lyon, un lot pour la construction d’un bâtiment de 110 logements, prépare une petite révolution. Il entend installer sur les toits de son immeuble, un espace maraîcher de 1.000 m² dont 300 m² de serres ! En attendant de pouvoir concrétiser, lorsque l’immeuble sera construit en 2024, des essais sont déjà menés au sol, sur un terrain en friche au sein de la ZAC.
Alliade, la SERL et la Métropole ont ainsi financé l’installation d'un jardin géré par la société Ma Ville Verte, chargée d’étudier la faisabilité d’un jardin en ville. Depuis quelques mois, le directeur technique de Ma Ville Verte teste plusieurs substrats pour une culture hors sol : du compost issu des copeaux de bois et des déchets de tonte de la ville ; un mélange de terreau, de compost et de champost (le substrat des champignonnières composé de paille et de marc de café) ou encore de simples bottes de pailles recouvertes de terreau. Dans quelques temps, il testera même l’aquaponie (élevage de poissons et culture de plantes dans un même environnement).
Recueillir des données techniques et économiques
Les légumes sont déjà vendus une fois par semaine sur un petit marché local afin de commencer à tisser des liens avec les habitants du quartier. Lorsque tout sera au point, des données pourront être fournies pour la construction de l’immeuble qui devra répondre à certains critères : supporter le poids du jardin, permettre d’utiliser l’eau de pluie, ménager un local pour les outils, un autre pour la vente et peut-être prévoir un logement pour le maraîcher. Au-delà de la technique, la faisabilité économique devra aussi être validée.
Pour la Serl, l’enjeu va au-delà du simple cas d’Alliade puisque les fermes urbaines pourraient dans le futur faire partie intégrante des cahiers des charges des ZAC.
Un élément d'ambiance urbaine
En attendant, Alliade Habitat a signé une convention avec l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon pour permettre à un doctorant d’étudier ce nouveau concept. Les Écoles Nationales Supérieures d’Architecture de Lyon, Saint-Étienne, Grenoble et Clermont, associées aux Grands Ateliers de l’Isle d’Abeau, ont remporté un appel à projets du Ministère de la Culture en 2016 pour la création d’une chaire « Habitat du Futur », déclinée dans chaque territoire, et c’est dans ce cadre qu’un étudiant sera chargé de travailler sur l’architecture générée par l’agriculture en ville.