Luc Jacquet, fondateur de Boostheat, a remis sa démission. Il est remplacé par Eric Lambert.
Aurélien Audy
Après les résultats décevants de sa première génération de chaudières et l'arrêt de leur commercialisation, Boostheat espère bien réussir, avec un nouveau directeur général, sa relance industrielle et commerciale.
C'est l'une des conséquences des « ratés » de sa chaudière… Luc Jacquet, fondateur de Boostheat, a présenté au conseil d’administration de Boostheat sa démission du poste de directeur général. « Après dix ans de développement, il est apparu qu’une nouvelle direction était nécessaire pour assurer à Boostheat le succès industriel et commercial de sa rupture technologique dans le domaine de l’efficacité énergétique », indique dans un communiqué l'entreprise qui a donc recruté un spécialiste du repositionnement pour mener à bien cette mission.
Un nouveau directeur général pour relancer la machine
Diplômé de l’École Polytechnique et de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, Éric Lambert, 53 ans, a construit durant quinze ans l’essentiel de son parcours industriel chez Renault, en dirigeant des sites de production, en pilotant des projets d’innovation technologique et en coordonnant le lancement de nouveaux véhicules. En 2009, il devient directeur général du site industriel d’Areva T & D d’Aix-les-Bains où « il relève le challenge d’un retour rapide à la profitabilité » avant de rejoindre, en 2011, le comité exécutif de Manitou Group en qualité de directeur industriel.
Il prendra ensuite la direction générale d’Aztec (un fabricant de dameuses qui s'était retrouvé en liquidation judiciaire) en 2014 avant d’occuper le poste de directeur général adjoint de Babolat (équipementier spécialiste des sports de raquettes) de 2017 à fin 2020. « Au cours de sa carrière, Éric Lambert a été confronté aux enjeux de repositionnement stratégique, de pilotage de l’innovation, de développement industriel et commercial, de restructuration organisationnelle et de gestion de crise », explique le conseil d'administration de l'entreprise. À noter que Luc Jacquet conserve son mandat d’administrateur au sein de la société.
Après une année 2020 marquée par l’arrêt de la commercialisation de sa chaudière (qui promettait une consommation de gaz divisée par deux par rapport aux produits existants), une restructuration en profondeur des activités commerciales et techniques et un plan d’abaissement des coûts, Boostheat affirme être aujourd’hui en ordre de marche pour atteindre ses ambitions. Prochaine étape : la sortie de la Boostheat.20 Connect, un nouveau modèle qui fera son apparition sur le marché au second semestre 2021.
Recherche de 10 M€ de financement
Sur le plan financier, Holdigaz (Suisse), actionnaire historique et partenaire commercial, a renouvelé ses engagements de commandes. Ainsi, l'entreprise helvétique entend commander 50 chaudières Boostheat.20 Connect en 2021 et déclare une intention de commandes de 250, 500 et 750 pour les trois années suivantes.
En parallèle, Boostheat travaille à la mise en place d’une ligne de financement en fonds propres d’un montant de 10 millions d'euros environ. L'exécution de ce plan permettra de garantir la continuité d’exploitation au-delà du premier semestre 2022.
Rappelons que Boostheat est passé de 97 collaborateurs à fin 2019 à 53 aujourd'hui dont cinq en Allemagne, dans le cadre d'un PSE.