Pierre-Yves Guillaumot est l'inventeur du premier site de ventes aux enchères automatisées.
Philippe Cornaton
Chaque semaine, Pierre-Yves Guillaumot organise plusieurs ventes aux enchères sur Internet… sans avoir à les arbitrer ! « eraencheres.com » est la plateforme Web que ce commissaire-priseur de Villefranche-sur-Saône a imaginée et conçue avec l’appui d’une société informatique.
Pour pouvoir enchérir sur ce site, l’internaute doit se constituer un compte. La société du commissaire-priseur a trouvé-là un nouveau moyen d’écouler plus rapidement des produits invendus ou présentant des défauts d’aspect (petits chocs par exemple), confiés par des grossistes sur Internet. Chaque article fait l’objet d’une fiche descriptive. Les téléviseurs sont les seuls à subir un test de fonctionnement. Le catalogue est consultable sur le site, et les internautes peuvent prendre des options avant l’ouverture de l’enchère.
Pour chaque produit, l’enchère dure 20 secondes. Derrière son écran d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, l’internaute peut renchérir en cliquant sur un bouton dédié. Un chronomètre décompte le temps. Plus de 3.200 personnes ont « liké » le site, dont le succès va grandissant depuis sa mise en service en octobre 2017.
En recherche d'un nouveau site
L’entrepôt de 1.700 m2 en zone d’activités nord de Villefranche, qui abrite la salle des ventes et le dépôt du commissaire-priseur, est devenu trop petit pour stocker les lots de produits : l’équivalent de quatre semi-remorques chaque semaine. Ce professionnel cherche un nouveau site, plus grand, et plus près de Lyon.
« Au début, nous proposions moins de 500 lots par semaine. Aujourd’hui, nous sommes à un volume hebdomadaire de 2.300 articles », se félicite Pierre-Yves Guillaumot. Il a su profiter de l’évolution de la loi, autorisant la vente aux enchères de biens de consommation invendus, déclassés.
« Tout le monde est gagnant », insiste le commissaire caladois. Ses clients récupèrent une partie de la valeur de leur stock non commercialisable en magasin ou en ligne. Les internautes « car ils peuvent acheter des produits neufs à 50 % ou 60 % moins chers que sur des sites de vente en ligne », selon Pierre-Yves Guillaumot, troisième gagnant : il perçoit 24 % du prix du bien emporté.
Discret sur son chiffre d’affaires, le commissaire-priseur précise avoir doublé son effectif salarié, de six à douze personnes.