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Un rapport publié furtivement par la Commission « Transports et mobilités » d’Europe Écologie les Verts (EELV), proposant une accélération de la réalisation complète de la liaison ferroviaire européenne Lyon-Turin d’ici 2030, a mis le feu aux poudres. Retiré aussitôt, il n'en accentue pas moins la pression sur ce dossier.
C’est un nouveau rebondissement. Alors que les Verts faisaient partie des initiateurs du projet, il y a une vingtaine d’années, ils s’étaient résolument rangés, depuis, dans une opposition ferme… jusqu’à jeudi dernier (6 mai) ?
« Ce rapport étayé de 24 pages s’appuie sur tous les arguments fondamentaux et données factuelles que le Comité a régulièrement introduits dans le débat public ces dernières années », s’est aussitôt félicité le Comité pour la Transalpine, promoteur du projet, qui a eu le temps de prendre connaissance du rapport des Verts et a sauté sur l’occasion pour le commenter.
Des sondages qui évoluent
Mais ce fameux rapport a été retiré dans les 24 heures. Trop tard pour empêcher diverses personnalités de s’exprimer via Twitter : Jean-Luc Mélenchon s’est demandé si « les Verts retournaient leur veste », Sandra Regol, secrétaire nationale d’EELV, a rappelé que la position officielle des Verts est « Non au Lyon-Turin ! ». Selon elle, il s’agirait d’un lobbying mené par des adhérents EELV de Chambéry… mais qui colle à l’opinion publique. Selon les sondages successifs réalisés de part et d’autre de la frontière, la population se montre de plus en plus favorable à cet ouvrage (y compris auprès des sympathisants écologistes) dont la réalisation avance, de toute façon.
Clivage chez les Verts
Reste que le Lyon-Turin est bien l’illustration d’un clivage chez le mouvement écologique. Quand certains prônent un transport écologiquement vertueux, d’autres y voient une logique de croissance des échanges et s’y opposent. C’est bien dans ce dernier camp que se rangent plusieurs élus, et pas des moindres, comme Éric Piolle, maire de Grenoble, ou Grégory Doucet, maire de Lyon.